Le Jami de l'extrême

Contre vents et marées, vous avez élu Jami comme moyen communication au quotidien. Le moins que l’on puise dire, c’est que vous n’êtes pas très gâtés. Votre matériel n’est pas vraiment de la première fraîcheur, tandis que votre connexion laisse à désirer.
De l’ADSL rural à l’internet par satellite. Du téléphone reconditionné à l’ordinosaure dépoussiéré.
Si cela vous parle, ce fil de discussion est fait pour vous ! Partagez ici vos expériences.

Dites si vous avez pu utiliser Jami dans le conditions qui sont les votres. Si oui, ce que vous avez pu utiliser dans Jami (clavardage, transfert de fichier, appel audio, appel vidéo) et avec quel confort.

À titre d’exemple, avec une connexion internet rurale, et filaire, en ADSL (moins de 8 Mbps en téléchargement et moins de 2 Mbps en envoi). Avec un ordinateur portable fabriqué en 2013 fonctionnant sous la distribution GNU/Linux Debian 10. Avec la version 20210115 de Jami. J’ai pu utiliser :

  • Le clavardage (pair-à-pair entre deux appareils).

  • Le transfert de fichier. Le résultat est instantané pour les fichiers textes, moins avec les autres types de fichier.

  • L’appel audio (pair-à-pair entre deux appareils) avec le codec opus et le gestionnaire audio pulseaudio qui donnent ensemble un son excellent.

  • L’appel vidéo (pair-à-pair entre deux appareils) avec le codec VP8, avec la résolution minimale (160x90) et 30 images/seconde. Le résultat est assez fluide.

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En matière de vieux ordinateurs, les PC fixes équipés d’un processeur 64 bits ou x64 sont ceux qui posent le moins de problème pour faire fonctionner Jami. Les microphones et webcams externes fonctionnent plutôt bien, tout comme les haut-parleurs. C’est le cas avec un Pentium IV fabriqué en 2004 avec la version 64 bits de Debian 10.

Avec les ordinateurs portables, c’est un peu plus compliqué. Quand ils ont un certain âge, ils n’intègrent pas de webcam, et parfois pas de microphone non plus. Mais s’il y a bien un microphone, il ne fonctionne que dans certains cas. Il vaut mieux ici équiper son ordinateur pour la visioconférence comme un PC fixe.
Du point de vue logiciel, quand on choisit d’installer son système d’exploitation en x86 ou 32 bits, soit parce qu’on a un très vieil ordinateur équipé d’un processeur 32 bits, soit parce qu’on n’a pas beaucoup de RAM ou mémoire vive ; ça se corse.
D’une part parce que Jami est avant tout conçu pour l’architecture x64 ou 64 bits des ordinateurs de bureau, la plus répandue à ce jour. D’autre part, parce que l’équipe de Jami concentre ses efforts de développement sur les versions stables les plus récentes des systèmes d’exploitations pris en charge. Ce qui pose problème quand l’ordinateur concerné n’a pas les ressources nécessaires pour la mise à niveau du système d’exploitation (de Debian 9 stretch vers Debian 10 buster par exemple).
Pour les systèmes de type GNU/Linux, les gestionnaires de paquets indépendants comme flatpak, guix ou snapcraft peuvent alors être une solution, dans la mesure où ils peuvent adapter correctement un logiciel nativement en 64 bits pour un système en 32 bits. Mais si jami.net conseille snapcraft, le fonctionnement de Jami n’est pas garanti.
J’ai fait un essai sur vieil ordinateur portable de 2007 avec une installation Debian 10 buster en 32 bits. Partout où des paquets sont proposés, rien n’est très à jour. Les paquets les plus récents, proposés par snapcraft, datent d’octobre 2020. Avec le snap de Jami on peut envoyer des messages sans problèmes, mais pas en recevoir les réponses du téléphone Android. La dernière suggestion que je pourrais faire serait de migrer vers Debian 11 bullseye et d’installer le paquet jami fourni par la distribution qui date de janvier 2021, il n’y a pas plus récent à ma connaissance pour l’architecture i386 ou 32 bits.

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Petite note en passant : si la carte son intégrée à la carte-mère donne un son qui grésille, il est toujours possible d’utiliser une carte son externe USB disponible à moins d’une vingtaine d’euros en grande surface. Ça permet d’obtenir un son bien meilleur avec les microphones et haut-parleurs mini-jack.
Vous pouvez également vous procurer des microphones et haut-parleurs USB qui ont leur propre carte son. Ensuite ça dépend du nombre de ports USB disponibles sur votre ordinateur. Sur les vieux ordinateurs portables, il y en a rarement plus de quatre, ou six sur les PC fixes. À peine suffisant pour brancher le nécessaire au quotidien (clavier, souris, stockage, imprimante). Un multiplicateur de prises USB ne sera pas de trop si vous décidez de vous en procurer un.

Pour ce qui est des installations possibles officiellement maintenues par l’équipe de Jami en i386 ou 32 bits, cela varie selon les distributions GNU/Linux. D’après la page Download Jami for GNU/Linux sont supportées :

  • Ubuntu 18.04 : Si votre ordinateur est limité en matière de fréquence d’horloge processeur et en RAM ou mémoire vive, choisissez un environnement de bureau léger comme LXDE, LXQT, MATE ou XFCE. Ou bien une variante d’Ubuntu qui en propose un comme Lubuntu ou Xubuntu. Elles fonctionnent à partir du même dépôt que l’original.

  • Linux Mint 19 (qui reprend le dépôt pour Ubuntu 18.04) : Pour les raisons formulées plus haut, préférez les versions livrées avec MATE ou XFCE. Cinnamon est trop lourd pour les petites configurations.

  • Trisquel 9 (qui reprend aussi le dépôt pour Ubuntu 18.04) : Initialement livrée avec MATE, cette distribution propose aussi une version minimale avec LXDE. Si votre ordinateur est suffisamment puissant, pouvez essayer la variante Triskel avec KDE.

  • Zorin OS 15 (qui reprend également le dépôt pour Ubuntu 18.04)

Si des installations en 32 bits sont possibles ailleurs, officiellement ou pas, n’hésitez pas à le préciser dans ce forum.

À titre personnel, si votre ordinateur a plus de 2 Go de RAM et plus de 1GHz pour le processeur, je vous conseille, si votre processeur est compatible, de privilégier autant que possible une installation en amd64 ou 64 bits.

Avec le passage progressif à la fibre, la qualité de la connexion ne devrait en théorie plus poser problème pour faire fonctionner Jami. En pratique, c’est bien différent, car pour les plus malchanceux, le passage à la fibre signifie souvent la coupure complète du réseau filaire, téléphone compris. Dans ce cas, la connexion à internet via le réseau 4G, voire le réseau satellite peuvent vraiment dépanner, étant données les exigences de Jami en la matière (en anglais).

La 4G est sans doute le moyen de dépannage le plus simple à mettre en œuvre.
Pour les petits budgets un ordiphone/smartphone d’entrée de gamme ou reconditionné compatible 4G et un forfait de 10 Go de data internet suffisent pour participer à des visioconférences occasionnelles. Et pour plus de confort, l’ordiphone peut servir de modem à un ordinateur de bureau ou portable, grâce au câble USB de l’ordiphone ou le partage de connexion via le WiFi.
Pour les budgets plus importants, il est possible de s’adapter à de plus gros besoins avec une mise œuvre matérielle dédiée d’une part avec un modem routeur (qui prend la place de l’ordiphone; certains modèles ont une prise RJ11 pour les téléphones fixes) et une paire d’antennes 4G, d’autre part en utilisant un forfait avec une plus grande enveloppe data, voire une enveloppe data illimitée si on est éligible (voir conditions de l’opérateur).

Et dans le cas le plus extrême, où il n’y a même pas d’antenne/pylône 3G à moins d’une quinzaine de kilomètres à la ronde et/ou qu’on se situe dans un creux ou une vallée profonde, on n’a plus trop de choix. La connexion au réseau satellite est la seule option pour pouvoir communiquer avec l’extérieur. Et là, avec une enveloppe data presque toujours limitée, il faut rester relativement peu exigeant en matière visioconférence.

Par avance, merci pour le partage de vos expériences.

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